Le Niger précolonial
Le Niger actuel a connu une succession de grands empires africains ayant marqué son
histoire avant l’exploration et la colonisation. À l’ouest, était surtout marquée par
l’affirmation de l’empire Songhay dont le berceau se trouve au Mali actuel. Deux importants
mouvements de migrations vont accroître la présence songhay dans l’ouest du Niger et le
nord du Bénin actuel : le premier après l’éviction de la dynastie des Soni par les Askai en
1493, et le second à la suite de la défaite de ces derniers face aux Marocains en 1591. Le
nord du Niger a quant à lui été marqué par la formation des grandes confédérations
touarègues des kel Aïr, kel Ferouan, kel Ewi et Ouliminden. Le sultanat de l’Aïr fut fondé en
1405. Au centre, naissent les États haoussa comme Sokoto, Zaria, Gobir, Katsina, Kabi. À
l’extrême Est enfin, autour du lac Tchad, ce sont d’abord le Kanem, puis, à partir du xvi e
siècle, le Bornou dirigé par Idris Alaoma (1580-1617) qui s’imposèrent comme puissances
dominantes.
L’arrivée du colon
Les premiers Européens à entrer dans cette région sont les explorateurs britanniques Mungo
Park (sur le fleuve Niger, 1806), Hugh Clapperton et Dixon Denham et l’explorateur allemand Heinrich Barth (qui traverse les régions de l’actuel Niger pour se rendre à Kano et
Tombouctou, de 1850 à 1854).
Ces diverses explorations n’avaient pas pour but ultime une conquête territoriale mais plutôt
une ouverture du marché nigérien à l’Europe et par la même occasion une suppression de la
traite négrière.
Ce n’est qu’en 1890, que les Français à travers le lac Tchad, font irruption au Niger en se
confrontant à la résistance des Touaregs de l’Aïr. En 1900, les Français font du Niger un
territoire militaire administré à partir de l’ancien sultanat de Zinder. Il devient une colonie
française en 1922 et fut administrée à partir de Niamey pour rééquilibrer les pouvoirs
économiques et politiques locaux, diminuer le poids de la communauté haoussa de Zinder
ainsi que l’influence du nord du Nigeria, une région riche et peuplée.
En 1946, il devient territoire d’outre-mer. Ce n’est qu’en 1958, le 18 décembre, que le Niger
devient une république autonome au sein de la Communauté, malgré une campagne pour le
« non » au référendum par le leader Sawaba Djibo Bakary, opposé au chef du gouvernement
de Hamani Diori.
L’indépendance
Le 3 août 1960, le Niger accède à l’indépendance mais garde de bonnes relations avec la
France qui est d’ailleurs l’un de ses principaux partenaires commerciaux. Hamani Diori devint
Président le 11 novembre 1960. Le pays s’est essentiellement centré sur le libéralisme pour
assurer le développement économique du pays, économie au moment de l’indépendance,
surtout axée sur l’agriculture et l’élevage. L’opposition avec Djibo Bakary devient de plus en
plus forte. Ce dernier, contraint à l’exil à la veille de l’indépendance et qui bénéficiait du
soutien du camp progressiste (Kwame Nkrumah, Ahmed Sékou Touré), tenta sans succès de
prendre le pouvoir par la force.
En Avril 1965, le président Hamani Diori échappe à une tentative d’assassinat ; il est réélu la
même année, soutenu par le Parti progressiste nigérien (PPN) qu’il a fondé à partir de la
section nigérienne du Rassemblement Démocratique Africain (RDA).
Le Niger a connu comme Président outre Hamani Diori, Ali Saibou (1989-1993), Mahamane
Ousmane(1993-1996), Mamadou Tandja(1999-2010) et Mahamadou Issoufou (président
actuel depuis 2011).
GEOPILITIQUE ET INTERDEPENDANCE
Pays enclavé et dont la superficie fait 40 fois celle de la Belgique, le Niger entretient de
bonnes relations avec ses voisins, dont il dépend pour ses échanges économiques et sa
sécurité. De nombreux ressortissants nigériens travaillent en Afrique de l’Ouest côtière ainsi
qu’en Libye et en Algérie.
Pays d’Afrique sub saharienne, le Niger dispose d'importantes réserves d’uranium dans le massif de l’Aïr, de phosphates, d’or dans le Liptako nigérien, du charbon à Anou-Araren et
d’étain à El Micki.
Alors même que la plupart des mines d’uranium dans le monde s’épuisent, les plus grandes
réserves au monde se trouvent au Niger. Selon l’Indice de gouvernance des ressources
naturelles, le Niger est en 2016 devenu le quatrième plus grand producteur d’Uranium dans
le monde et incontestablement le plus grand producteur en Afrique. Il fournit à lui tout seul
44% de l’Uranium africain mais reste l’un des pays les plus pauvres de la planète en raison
des différents conflits présents sur presque toutes ses frontières. Boko Haram dont
l’idéologie commence à se propager au Niger et depuis quelques années, sur fond de crise
économique persistante le pays est agité par une rébellion des Touaregs qui met en lumière
la fragilité de l’unité nationale de l’État.
Cette forte présence géologique du Niger dans la partie subsaharienne du continent justifie
les relations stratégiques qu’entretiennent la France avec le Niger. Depuis l’indépendance,
les relations avec la France sont restés presque les mêmes (relation de colon à colonie). L’on
ne devrait donc pas s’insurger de savoir que l’uranium du Niger demeure depuis plus de 50
années maintenant la propriété de La France du fait de l’exploitation qui en est faite par une
société française, et dont les intérêts ou retombées économiques sont essentiellement
orientés vers la France au détriment du peuple nigérien qui ne cesse de montrer un visage
d’appauvrissement malgré sa grande richesse et sa légitimité sur cette ressource. Une telle
situation trouve racine dans les accords de défense signés le 24 avril 1961 avec la France, et
dans les lois nationales minières du Niger qui ont du être adaptées afin d’assouvir et
d’accommoder les ambitions d’exploitations d’entreprises étrangères(canadiennes,
chinoises) notamment françaises.
POLITIQUE ACTUELLE DE DÉVELOPPEMENT
Malgré la situation sécuritaire difficile causée par l’insécurité croissante à la frontière avec le
Mali, la Libye et le Nigéria ainsi que la faiblesse des cours internationaux d’uranium en 2017,
la croissance de l’économie nigérienne s’est maintenue à 4,9 % en 2016 et 2017 avant de
s’établir à 5,2% en 2018. Cette dynamique a été soutenue par la performance du secteur
agricole qui est la principale source de revenue du pays et qui exploite 80% de la population
active. Sa valeur ajoutée devrait passer à 2 000,4 milliards en 2020 en plus du renforcement
des secteurs des hydrocarbures et des services. Avec un taux de croissance estimé à 5,2 % en
2018, l’économie du Niger a bénéficié d’un regain des activités extractives ainsi que de la
mise en œuvre de la seconde phase du Plan de Développement Économique et Social (PDES
2017-2021).
Le Niger continue d’afficher une croissance économique robuste de 6,3 % en 2019, soutenue
par l’agriculture. L’activité économique a également été soutenue par les infrastructures
construites pour accueillir le sommet de l’Union africaine de juillet 2019 et par les grands
chantiers soutenus par les bailleurs. Et ce, malgré divers obstacles comme les prix
défavorables des matières premières, le ralentissement du commerce causé par la
fermeture des frontières du Nigéria depuis mi-août 2019 et les problèmes croissants de sécurité. Le gouvernement est parvenu à empêcher la propagation des conflits sur ses
territoires frontaliers, préservant ainsi les principales activités économique. il importe
également de souligner que le Plan National intègre parfaitement les Objectifs de
Développement Durable à l’horizon 2030 et des efforts sont menés dans le sens de l’atteinte
desdits ODD.
ODD 12: Établir des modes de consommation et de production durables
Face aux conséquences désastreuses qu’engendrent et continue d’engendrer le progrès
économique et l’utilisation des ressources naturelles sur notre planète, l’ODD 12 vise à
concilier croissance économique et développement durable.
il s’agit de façon plus détaillé d’ici 2030 de:
● Parvenir à une gestion durable et à une utilisation rationnelle des ressources
naturelles
● Réduire de moitié à l’échelle mondiale le volume de déchets alimentaires par
habitant au niveau de la distribution comme de la consommation et réduire les
pertes de produits alimentaires tout au long des chaînes de production et
d’approvisionnement, y compris les pertes après récolte
● D’instaurer d’ici 2020 une gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques
et de tous les déchets tout au long de leur cycle de vie, conformément aux principes
directeurs arrêtés à l’échelle internationale, et réduire considérablement leur
déversement dans l’air, l’eau et le sol, afin de minimiser leurs effets négatifs sur la
santé et l’environnement
● Réduire considérablement la production de déchets par la prévention, la réduction,
le recyclage et la réutilisation
● Encourager les entreprises, en particulier les grandes et les transnationales, à
adopter des pratiques viables et à intégrer dans les rapports qu’elles établissent des
informations sur la viabilité
● Promouvoir des pratiques durables dans le cadre de la passation des marchés
publics, conformément aux politiques et priorités nationales
● Faire en sorte que toutes les personnes, partout dans le monde, aient les
informations et connaissances nécessaires au développement durable et à un style
de vie en harmonie avec la nature
Selon les estimations de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture), chaque année 1,3 milliards de tonnes d’aliment sont gaspillés. Cela représente
la même quantité de nourriture produite dans l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne. Alors
que la planète a du mal à fournir suffisamment de ressources à 7 milliards de personnes (9
milliards en 2050), la FAO estime qu’un tiers de la production alimentaire mondiale est
perdue ou gaspillée. Les déchets alimentaires représentent une perte énorme de ressources
naturelles et ont un impact négatif sur l’environnement.
Le Niger, à l’instar de plusieurs autres pays de la sous-région et de l’Afrique ne répond pas
efficacement à la demande en aliment des populations et donc le gaspillage de nourriture
est peu évident. L’enjeu est surtout tourné vers la gestion des déchets qui s’entassent et se
font beaucoup remarqués.
A cet effet, le Gouvernement du Niger a mis en place le projet Gestion Durable de la Filière
des Déchets solides urbains au Niger: ville de Niamey et Chefs-lieux des régions qui s’inscrit
dans le cadre du programme d’hygiène et d’assainissement « Niamey Nyala ou Niamey la
coquette». L’objectif de ce projet est de: Doter chaque commune des chefs-lieux de régions
et celle de Niamey d’un système approprié de gestion durable des déchets (systèmes de pré-
collecte, de collecte et de transport des déchets solides, matériel roulant et équipements de
protection du personnel) ; de construire 8 centres de traitement et de valorisation des
déchets solides; d’équiper les Chefs-Lieux de Régions et Niamey en décharges; de renforcer
les capacités des intervenants de la filière dans la gestion des déchets durables; de
sensibiliser et informer la population sur les bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement
des déchets solides urbains.
Par ailleurs, Bioplast, une entreprise à vocation environnementale travaille également à la gestion
des déchets à travers la commercialisation des emballages biodégradables, la promotion des sacs
durables, la collecte des ordures ainsi que le tri et la valorisation des déchets.
Amina Issa Ado, startup nigérienne, s’est également spécialisée dans dans la restauration bio, à
travers la fabrication des chaussures et des poubelles à base de vieux pneus récupérés dans la rue,
contribuant ainsi à un environnement sain et durable.