La période précoloniale
L’histoire du Burkina Faso actuel avant la colonisation fut caractérisée par une succession de
royaumes: le Gourma, habité par les Gurmanceba et les Bemba; le Moogho, pays des Moose; le
Gwiriko, pays des Bobo-Dioulas; le Liptako, occupé par les Peuls, les Haoussa et les Bella.
Aux XIIIe et au XIVe siècle, ces royaumes s’opposèrent aux grands empires de la boucle du Niger
(Mali et Songhay) dont ils n’hésitaient pas à attaquer et razzier les marges. La puissance de leurs
armées permit aux royaumes mossis de préserver l’essentiel de leur indépendance. Mais, à la fin du XVe siècle, l’Empire songhay établit sa suprématie sur la boucle du Niger, mettant fin aux
chevauchées des Mossis. Fort de leur organisation sociale et religieuse bien structurée et une
stabilité politique exceptionnelle le royaume des Mossis se maintint jusqu’à la conquête française, à la fin du XIXe siècle.
Début de la colonisation
Après la conférence de Berlin (1884-1885), la conquête de l’actuel Burkina Faso fut une véritable
course entre les européens. de l’Allemagne, en passant par les anglais au Français, l’instauration du
protectorat pour les français devrait s’opérer très rapidement afin de s’assurer la conquête des colonies d’Afrique occidentale, centrale et septentrionale afin d’instaurer ce qui convient d’appeler
l’Afrique française unie. Plusieurs d’entre eux explorèrent le territoire, notamment Henry Barth, l’un des premiers à s’intéresser à l’Afrique occidentale; l’Allemand KRAUSS (1886), suivi du Français
Binger en 1888; Crozat traversa les pays de Haute-Volta en 1890; Monteil en 1891, l’Anglais Ferguson en 1894.
Dans un contexte d’établissement de l’idéologie impérialiste européenne, l’Est du territoire fut
conquise à travers un traité signé par les français en janvier 1895. Sur ordre du gouverneur du
Soudan-français (le Mali actuel), une représentation française commandée par le capitaine
Destenave se rendit à Ouahigouya en mai 1895 et signa un traité de protectorat avec le Yatenga. en
septembre de la même année un autre traité fut signé avec le chef Hamaria Mayac, du pays de
Gourounsi, le plaçant ainsi sous protectorat. en septembre 1897, l’Ouest du territoire fut conquis
par traité avec le Guiriko à Bobo Dioulasso. Le 4 Octobre 1895 Destenaves obtint la signature d’un
autre traité à Dori. En 1896, l’armée française prit Ouagadougou.
L’ensemble du pays était occupé en 1897. Il fut d’abord intégré au Haut-Sénégal-Niger, avant d’être
institué en colonie indépendante sous le nom de Haute-Volta en 1919. La colonie servit
essentiellement de réservoir de main-d’œuvre pour les grandes plantations ivoiriennes et on la
soumit à un dur recrutement militaire durant les deux guerres mondiales. ces séries de prise de
territoires ne furent pas sans résistance. aussi bien pacifique que très active ce mouvements de
résistance n’ont tout de même pas empêché l’appétit impérialiste de se réaliser. en effet nous
pouvons évoquer la résistance de Boukary Kutu (Naba Wobgo) contre l’entrée des français sur le
territoire du Burkina Faso, trahit par les Anglais avec qui il s’allia pour repousser la france, cette
résistance se solda par un échec. Les peuples Markha ou peuple de la Boucle du Mouhoun se sont
eux aussi engagés dans une résistance et contestation très bien organisée contre la présence
française et violente. Sous sa forme particulièrement violente, la résistance est partie d’une
insurrection qui a éclaté à Bouna, en pays Marka lorsque la population s’opposa à fournir des
« tirailleurs » pour le soutien à la France engagée dans la première guerre mondiale, appelant les
villages environnants à prendre les armes.
Le 5 septembre 1932, la colonie de la Haute Volta est supprimée par un décret pour des raisons
économiques et financières. Elle est partagée entre les colonies de la Côte d’Ivoire, du Niger et du
Soudan. En 1945, le Mogho Naba Saga II créa l’Union pour la défense des Intérêts de la Haute Volta
(UDIHV) et entreprit une campagne pour la reconstitution de la colonie de Haute Volta.
L’indépendance de la Haute-Volta
Le processus d’accession de la Haute Volta se fit graduellement. en effet en 1932 le territoire se
trouve administré par la Côte d’ivoire; le Mali et le Niger. Il a fallu attendre 1947 après la seconde
guerre mondiale pour que le territoire soit remis dans ses limites initiales par le biais de la loi du 4
septembre 1947 notamment en son article 2 qui stipule : « Le territoire de la Haute-Volta, rétabli, possède l’autonomie administrative et financière dans les mêmes conditions que les autres
territoires » du groupe de l’Afrique occidentale française. Cette loi permit de former à nouveau la
colonie de la Haute-Volta.
En 1956, la loi-cadre instaura le suffrage universel dans les colonies françaises d’Afrique noire et accorda à la Haute-Volta, comme aux autres colonies, une plus grande autonomie administrative.
En 1958, la nouvelle Constitution française, qui accordait l’autonomie complète, fut approuvée par
99,1 % des votants en Haute-Volta: le projet reçut l’appui du Rassemblement démocratique africain
(RDA) mais un nouveau parti, le Mouvement africain de libération nationale, dirigé par l’historien
Joseph Ki-Zerbo, fit, sans succès, campagne pour l’indépendance immédiate. De fait, la Haute-Volta accéda à l’indépendance le 5 août 1960 avec Maurice Yaméogo, premier président de la République.
Avec un environnement politique entre coupé par une série de coup d’état (en 1966, 1980, 1982,
1983, 1987, 2015), le Burkina Faso connu plus tard comme Président Thomas Sankara; Blaise
Compaoré; Roch Marc Christian Kaboré.
GEOPOLITIQUE ET INTERDEPENDANCE
Le Burkina Faso « Pays des hommes intègres », est un pays d’Afrique de l’Ouest sans accès à la mer,entouré du Mali au nord et à l’ouest, du Niger à l’est, du Bénin au sud-est, du Togo et du Ghana au sud et de la Côte d’Ivoire au sud-ouest. La capitale Ouagadougou est située au centre du pays.
Le Burkina Faso est membre de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).Le Burkina Faso est un pays du Sahel à faible revenu et aux ressources naturelles limitées. Son économie repose essentiellement sur l’agriculture qui emploie près de 80% de la population active, même si les exportations aurifères ont pris de l’importance ces dernières années. En effet au titre des ressources dont dispose le pays (coton brut, noix de coco, zinc, zinc brut, noix de cajou), l’or depuis quelques années constitue une véritable mine économique pour le pays. Selon les statistiques de 2018, le pays passe 4ème producteur d’or en Afrique derrière l’Afrique du Sud, le Ghana et le Mali. Entre 2017 et 2018 la production d’or s’est accru de 15% (de 35 t en 2015, elle est passée à 38,5 t en 2016, 45,6 tonnes en 2017 et 52,66 t en 2018. Cette richesse aurifère justifie la présence d’entreprises d’exploitation étrangère, notamment canadienne.
Malgré les progrès réalisés, le Burkina Faso est confronté à de nombreux défis de développement.
L’insécurité grandissante, surtout dans le nord, près de la frontière avec le Mali et le Niger a
provoqué le déplacement de nombreux Burkinabè.
Par ailleurs malgré cet environnement sécuritaire le pays tente de briller à travers son cinéma qui se veut être la vitrine du cinéma africain. La contribution du Burkina Faso au cinéma africain a
commencé avec la création du FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de
Ouagadougou), qui a été lancé en 1969 sous la forme d’une semaine du cinéma. En 1972, l’initiative a reçu le soutien de l’État et s’est établie comme une structure permanente. Avec plus d’un demi-
million de visiteurs, c’est le plus grand lieu d’exposition de films en Afrique subsaharienne.
POLITIQUE ACTUELLE DE DEVELOPPEMENT
Le Burkina s’est résolu à hausser son économie et répondre aux attentes de ses populations à travers la réalisation de plusieurs projets. En dépit de sa position géographique le pays a opté pour une politique de développement avec pour vision de « bâtir avec le peuple, un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice « par le biais d’une
transformation structurelle de l’économie nationale pour la mettre sur une nouvelle trajectoire de
forte croissance, en réduisant profondément les inégalités sociales et la pauvreté rurale et urbaine ».
Son Plan National de Développement Économique et Social (PNDES 2016-2020) élaboré à cet effet,
s’appui sur la vision 2025 de faire du Burkina Faso “une nation solidaire, de progrès et de justice, qui consolide son respect sur la scène internationale » et qui appelle « les Burkinabè à transformer les déterminants de l’évolution du système Burkina, pour rendre l’économie nationale compétitive,
conforter la croissance et la prospérité, et améliorer leur qualité de vie. » Il est important de préciser
que la politique de développement mise en place intègre parfaitement les ODD à l’horizon 2030 de
même que l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
A cet effet, le gouvernement du Burkina Faso à travers la campagne agricole 2020/2021 au Burkina
Faso a pour objectif la production de 5,670 millions de tonnes (Mt) de céréales, 1,585 Mt de cultures de rente et 941 000 tonnes des autres cultures vivrières. Pour accompagner la réalisation de ses objectifs, le gouvernement mettra à disposition des producteurs « à prix fortement subventionnés » près de 40 000 tonnes d’engrais, un peu plus de 14 000 tonnes de semences améliorées, 24 000 litres de pesticides ainsi que 400 tracteurs, 132 motoculteurs, 4 000 charrues, 200 semoirs et 1020 animaux de trait, indique le communiqué du ministère de l’Agriculture. Ces intrants et matériels agricoles seront distribués aux agriculteurs via agri-Voucher.
ODD11: Construire des villes et des communautés durables.
l’ODD 11 vise à rendre les villes durables signifie créer des opportunités de carrière et d’affaires, un
logement sûr et abordable et la construction de sociétés et d’économies résilientes. Cela implique
des investissements dans les transports publics, la création d’espaces publics verts et l’amélioration de la planification et de la gestion urbaines de manière participative et inclusive.
La croissance des villes en Afrique représente un enjeu de développement sans précédent. En effet,on estime que chaque année près de 24 millions d’habitants supplémentaires peuplera les villes africaines d’ici à 2045. Pour l’heure, le taux de pauvreté en ville avoisine les 70% et les inégalités ont tendance à se creuser, si bien qu’il est fondamental de revoir le modèle d’urbanisation africain.
La capitale du Burkina, Ouagadougou connaît une pression démographique et migratoire importante depuis les années 1960. Actuellement, son marché immobilier est saturé et ses habitants peuvent difficilement bénéficier d’un cadre de qualité et adéquat. A cet effet, le gouvernement a lancé en 2018 la construction à 15 km de Ouagadougou, d’une ville nouvelle, ville durable, dénommée Yennenga. Yennenga, issue du nom d’une princesse originaire du royaume de Dagomba, fille du Naba Nedega et de la reine Napoko, fondatrice du royaume Moogo dans l’actuel Burkina Faso, est un projet assez ambitieux. Il s’agit de construire une ville verte et économique dans un pays sahélien, capable de contenir près de 100.000 habitants. La future ville de Yennenga fonctionnera avec une énergie propre. Elle sera dotée d’une centrale solaire d’une capacité de 270 MW qui permettront d’assurer les besoins des populations de la ville.
L’eau consommée ici sera issue d’un système de récupération et de réutilisation. Des espaces
naturels et les jardins publics seront aménagés dans plusieurs coins des villes. Elle propose donc
différents types d’habitats adaptés à tous les moyens : des logements sociaux, des logements
économiques, ainsi que des appartements haut de gamme. Elle accueillera par ailleurs des
commerces, une tour de bureaux, un parc d’attraction de 28 hectares et un complexe hôtelier avec
l’ambition de développer un pôle d’attractivité régional autour de la capitale.
Par ailleurs, une initiative conjointe entre les villes de Chatelleraut et de Kaya au Burkina Faso a
permi de mettre en place le projet Renforcement de Gestion Communale des Déchets dans quatre
villes secondaires au Burkina Faso qui vise à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des
populations qui connaissent une urbanisation accélérée, par une meilleure gestion des déchets
solides.