Pendant longtemps, l’histoire du Gabon a été réduite à celle d’une colonie française. Des périodes
précédant l’installation française, on ne savait presque rien. Depuis quelques décennies, grâce à
l’utilisation de sources non écrites, la connaissance du passé du Gabon s’est approfondie. Les
résultats de la recherche archéologique, en particulier, ont permis d’établir que l’homme vit dans les régions de l’actuel Gabon depuis les temps préhistoriques.
En effet les premiers habitants du Gabon sont des Pygmées, forestiers, chasseurs vivant dans des
communautés familiales de petite taille sur les berges des rivières. Le XVIe siècle voit l’arrivée des
peuples bantous d’un groupe de Golo, Nkomi et Irungu. Au Sud-Ouest s’installent les Punu, et à
l’extrémité du sud-ouest les Nzebi et les Teke. Au XVIIIe siècle, dans le nord s’installe le peuple
Fang et dans le sud se sont installés les Kita et les Kwele. A l’époque pré-coloniale, le Gabon est
constitué petits royaumes tribaux, et une partie du pays est subordonnée au Royaume médiévale du Congo.
En 1472, les navires portugais accostent au Gabon pour la première fois. Le pays suscite aussi
l’intérêt des marins français, danois et britanniques qui visitent régulièrement la côte pour
marchander avec les tribus locales l’ivoire, les espèces de bois précieux et les esclaves. Ainsi
commença la colonisation du Gabon…
De 1910 à 1958 le Gabon faisait partie de la fédération de l’Afrique-Equatoriale française (AEF).
Le pays a obtenu l’autonomie relative en 1956 avec l’adoption du suffrage universel et est devenu
une république membre de la communauté française à la suite d’un référendum tenu en 1958. Le
pays a obtenu son indépendance le 17 Août 1960. Elu président de l’Etat, Léon Mba organise un
gouvernement de coalition en nommant Jean Hilaire Obame ministre des affaires étrangères.
Malheureusement les relations tendues entre les deux hommes conduiront à une dissolution de
l’Assemblée nationale et ainsi à l’annonce de nouvelles élections. Ainsi commence pour le pays une
période après indépendance tumultueuse comme dans beaucoup de pays africains.
Le 30 août 2009, le ministre de la défense Ali Bongo remporte les élections, succédant ainsi à son
défunt père à la présidence. Les observateurs de l’Union européenne et de l’Union africaine ayant
confirmé la légalité et la régularité de ces élections, Ali Bongo a prêté serment le 17 octobre 2009.
Lors de l’élection présidentielle de 2016, Bongo a été confirmé de justesse dans ses fonctions avec
49,8 % contre 48,23 % pour Jean Ping. Ce dernier conteste jusqu’à présent les résultats de l’élection
et s’est autoproclamé président de la république. Le 7 janvier 2019, une tentative de coup d’État
« pour rétablir la démocratie » par des officiers des forces armées gabonaises a déjouée.
GEOPOLITIQUE ET INTERDEPENDANCE
Le Gabon est un pays d’Afrique centrale, Il est traversé par l’équateur et est limité au Nord-Est par
la Guinée Equatoriale, au Nord par le Cameroun, à l’Est et au Sud par le Congo Brazzaville et à
l’Ouest par l’Océan Atlantique qui le borde sur 800 km de côté. Ce pays étant à la hauteur de
l’équateur, le climat y est tropical chaud et humide. Le relief du Gabon est constitué d’une plaine
côtière basse, de collines à l’intérieur du pays et de savanes à l’est et au sud. Le Gabon partage ses
frontières au nord avec la Guinée équatoriale et le Cameroun, et à l’est et au sud avec le Congo.
De 1960 à 1967, le président Léon M’Ba a mis en place une stratégie politique très discrète ce qui
explique une ouverture très limitée du pays sur le reste du monde. Sa politique fait preuve d’une
faible connaissance des pays arabo-africains et d’une grande réserve à l’égard des autres pays
africains. La Chine nationaliste est l’exception qui confirme la règle. Cela donne plus d’importance à
l’axe Libreville-Paris, ce qui explique les particularités de la diplomatie franco-gabonaise à cette
époque.
POLITIQUE ACTUELLE DE DÉVELOPPEMENT
Faisant figure d’état pilote en Afrique Equatoriale, l’Économie du Gabon était en progrès rapide
grâce à l’exploitation de la forêt (85% de sa superficie) et des ressources minières (pétrole, uranium,manganèse) qui sont d’ailleurs loin d’être toutes mises en valeur.
La prédominance historique d’une économie largement dépendante de l’exploitation des ressources naturelles prévaut encore aujourd’hui. Entre 2010 et 2014, le secteur pétrolier a représenté, en moyenne, 80 % des exportations, 45 % du PIB et 60 % des recettes budgétaires. Il faut noter que ces ressources naturelles sont en majorité exploitées par de grands groupes étrangers. Conscient de cettelimite économie dépendante de ses ressources naturelles, le Président Ali Bongo Ondimba a présenté un « Plan stratégique Gabon émergent » dans le cadre de son accession au pouvoir en2009. Mais la chute brutale des cours du pétrole en 2014 a entraîné une rapide dégradation descomptes publics gabonais. On note ainsi en 2016 l‘apparition d’un déficit public pour la 1ère fois depuis 1998.
Pour vite sortir le pays de cette vulnérabilité d’un modèle économique ancré, depuis plus d’un
demi-siècle, autour de l’industrie pétrolière, le gouvernement Gabonais a décidé, fin 2016, d’ouvrir
des négociations bilatérales avec le FMI afin de l’accompagner vers une sortie de crise et structurer
ses efforts d’ajustement. En dépit de cet accord accompagné des engagements d’autres bailleurs de fonds multilatéraux (Banque mondiale – Banque africaine de développement), le Gabon peine à
réellement relancer son économie. En raison de la persistance de l’accumulation d’arriérés
extérieurs, la gestion difficile du stock d’arriérés intérieurs, ainsi que le niveau de la masse salariale
de l’Etat (1/3 des dépenses publiques), le système économique reste critique et montre des faiblesses énormes.
Cependant, les efforts du pays pour se repositionner économiquement dans la sous-région ne sont
pas négligeables. La croissance quasi nulle de 2017 (0,5 %) et de 2018 (0,8 %) s‘est redressée
nettement en 2019 atteignant 3,4 %. Les indices macroéconomiques se sont améliorés, mais de
façon plus lente que prévue. Les réformes portant sur la gestion des finances publiques, dont
certaines sont encore en cours de mise en œuvre, ont été bénéfiques. Elles ont déjà permis une
baisse de la masse salariale et une mobilisation accrue des ressources. Les efforts de maîtrise des
finances publiques ont par ailleurs permis un recul des importations et amélioré les réserves de
change.
ODD 4 : Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied
d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie
La Politique éducative repose sur trois grands principes :
● l’obligation et la gratuité scolaire de 6 à 16 ans
● la démocratisation de l’enseignement
● l’équivalence internationale des niveaux d’examen.
Les grandes lignes d’une stratégie sectorielles ont été définies dans la stratégie de développement
du Gabon à l’horizon 2025 et visent une réforme du système éducatif dans son ensemble et une
revalorisation de la fonction enseignante.
La réforme y est définie en termes de programme d’enseignement, la préservation du patrimoine
culturel national et le renforcement de domaines considérés comme délaissés tels que la formation professionnelle et l’alphabétisation des adultes.
Avec un taux de scolarisation actuel de 90%, la population gabonaise se situe à un niveau
d’éducation parmi les plus élevé de l’Afrique sub-saharienne. Toutefois 22% de la population se
déclare encore « sans niveau », c’est à dire n’ayant jamais été à l’école, et près de la moitié de la
population n’a pas dépassé le niveau du cycle d’études primaire, 18% celui du premier cycle de
L’enseignement secondaire et 6% seulement ont achevé toute la scolarité secondaire.
Le taux d’analphabétisme est relativement bas pour la région. On compte seulement 27%
d’analphabètes chez les plus de 15 ans (dont 34% de femmes); ces taux dissimulent cependant de
fortes disparités entre les provinces et les milieux. Ainsi globalement on relève 21% d’analphabètes
en zone urbaine contre 49% en zone rurale et 15% dans la population urbaine de la province de
l’Estuaire contre 60% dans la Ngounié.
L’amélioration du rendement du système éducatif gabonais nécessite la mise en place d’une
gouvernance pluriannuelle du secteur, des actions fortes en vue de réduire considérablement le taux de redoublement dans tous les cycles d’enseignement, l’amélioration qualitative et quantitative du cadre d’apprentissage, la diversification de l’offre de formation, des modèles de financement innovants du secteur notamment par des partenaires privés. Il faudra donc :
Réduire de moitié le taux de redoublement dans l’enseignement primaire et secondaire sur 5 ans
en commençant par réduire le sureffectif dans les salles de classe en lançant un plan d’urgence de
construction d’établissements scolaires. Il faudra aussi effectuer un contrôle des établissements
privés ouverts sur le territoire et procéder à la fermeture de ceux dont le cadre, l’enseignement et/ou le personnel ne répond pas aux normes du secteur.
Développer l’enseignement scientifique, technique et professionnel en leur réservant 20% des
établissements scolaires construits sur le territoire (10 sur 50 en 5 ans). Créer des passerelles entre
l’enseignement secondaire général et l’enseignement secondaire technique pour lutter contre le
décrochage scolaire.
Mettre en place des formations (ateliers, étude, apprentissage) pour les jeunes déscolarisés et/ou
sans formation.
Adapter la structure du système éducatif aux opportunités d’emploi sur le territoire en
relançant les projets d’universités à Port-Gentil, Mouila et Oyem où pourraient être créées de
nouvelles filières professionnelles. Réaménager et agrandir les 3 universités publiques existantes.
Généraliser l’allocation d’études dans l’enseignement supérieur pour offrir à tous les mêmes
chances de succès. Une planification budgétaire rigoureuse pourrait être mise en place pour que le
paiement des bourses d’études et des émoluments des enseignants soient effectués à échéance
régulière.
Encourager et récompenser la recherche universitaire. Un fonds de soutien à la recherche
pourrait être mis en place pour accompagner les enseignants-chercheurs les plus méritants dans
leurs projets de recherche. Son financement pourrait provenir de ressources conjointes de l’Etat et
des entreprises.
Exonérer d’impôt pendant 10 ans les nouveaux établissements privés érigés dans le pays à
condition que l’investissement consenti pour leur construction dépasse 1 milliard FCFA et que les
normes académiques y soient respectées.
Bien que ces propositions ne soient pas exhaustives, leur mise en œuvre permettrait d’améliorer
durablement la qualité et le rendement du secteur éducatif gabonais avec l’ambition de devenir à
terme un secteur pourvoyeur de devises.