Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaît que la migration est un puissant moteur du développement durable, pour les migrants et leurs communautés. Elle apporte des avantages considérables sous forme de compétences, de renforcement de la main-d’œuvre, d’investissements et de diversité culturelle, et contribue à améliorer la vie des communautés dans leur pays d’origine grâce au transfert de compétences et de ressources financières.
Les avantages de la migration ne doivent pas être considérés uniquement sous l’angle de ce que les migrants peuvent apporter à un territoire donné. Le lien entre migration et développement est beaucoup plus complexe : les processus politiques, sociaux et économiques des pays de destination potentiels déterminent également comment, où et quand la migration se produit. Si la migration est mal gérée, elle peut également avoir un impact négatif sur le développement.
Comme le souligne le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, « la migration est une réalité multidimensionnelle qui ne peut être abordée par un seul secteur de politique gouvernementale ». Il faudra la participation des migrant.es, des associations, organisations et mouvements de migrant.es dans l’amélioration des conditions de vie de ces derniers et de leur pleine participation à la vie de leur pays d’accueil et de leur pays d’origine
Mais abordant l’ODD 12 qui porte sur les modes de production et de consommation durable qui vise à faire plus et mieux avec moins quelle doit donc être la contribution des migrant.es ? Dans ce mémo, nous proposons 5 idées concrètes que les organisations de la société civile et les migrants peuvent essayer dans leur travail quotidien.
Idée 1 : Faire en sorte que toutes les personnes, partout dans le monde, et spécifiquement les migrants aient les informations et connaissances nécessaires au développement durable et à un style de vie en harmonie avec la nature. Pour ce faire, les organisations d’accueil de migrants, les associations de migrants doivent organiser des séances de sensibilisation, d’éducation informelles ou formelles à l’endroit des nouveaux migrants arrivant et ceux déjà existants. Organiser des campagnes de nettoyage communautaire, sensibiliser sur le gaspillage alimentaire. Tout ceci permettra aux migrants d’adopter des modes de consommations durables à leur nouveau milieu de vie, mais aussi partager leur stratégie de leur pays d’origine et les adapter aux besoins de leur nouveau milieu.
Idée 2 : Promouvoir les modes de consommation durable peut concourir à la protection des travailleurs migrants contre toute forme d’exploitation.
Idée 3 : Inciter les entreprises, les associations, les organisations, la communauté migrante à donner l’exemple en devenant des consommateurs responsables sur leurs propres territoires. Elles peuvent par exemple développer une consommation et une économie responsables. Incitation pour toutes les formes d’organisation collective des entreprises locales pour promouvoir leur responsabilité sociale et la consommation responsable (labels locaux, services communs de conseils et de contrôle, informations aux citoyens, etc.).
Idée 4 : Faire de la consommation responsable un vecteur de création d’emplois et de synergies entre migrants. Par exemple, les migrant.es peuvent développer les circuits courts producteurs, consommateurs, en sollicitation auprès des communes, la mise à disposition d’espace cultivable. Ils peuvent soutenir les espaces d’échanges et de recyclage de services et de produits d’occasion et de compétences non utilisées, comme les systèmes d’échanges locaux. Enfin encourager les formes d’épargne collective réinvestie suivant des critères éthiques dans la création d’activités économiques et d’emplois au niveau local.
Idée 5 : Faciliter l’accès à la consommation responsable des migrant.es plus vulnérables et la solidarité avec ces derniers. Les organisations ou associations de migrants peuvent créer des épiceries solidaires avec des emplois subventionnés et des locaux mis à disposition pour aider les foyers de migrant.es vivant sous le seuil de pauvreté à consommer. S’organiser entre migrant.es en créant des fonds de solidarité locaux qui favorisent l’accès à la consommation responsable de ces derniers. Développer le micro-crédit social pour les personnes migrant.es exclues (migrant.es vivant avec un handicap)
By Castello ZODO & Idoxine AHOUMENOU