Le Mali précolonial
L’histoire du Mali est l’histoire de trois grands empires (Ghana, Malinké et Songhaï) qui ont marqué
sa formation. Fondé au XI e siècle, il fut dirigé par Soundiata Keita, roi du Mandé région
correspondant à peu près à l'actuel Mali. A l'occasion de son intronisation Soundiata Keïta prononça un serment connu sous le nom de Charte du Manden, un texte constitutionnel bien
qu’oral qui servait de base pour la régulation des relations humaines. Poursuivant sa conquête
territoriale, Soundiata Keïta, reprit le pouvoir des mains du roi du Sosso ex-capitale de l’empire du
Ghana, créant ainsi l’empire du Mali. La République du Mali est assurément le berceau de
nombreuses civilisations qui ont donné naissance à de nombreux empires et royaumes dont, entre
autres : · l’Empire du Ghana (VIIè-XIIè siécles) · l’Empire du Mali (XIIIè-XVè siécles) · l’Empire
Songhaï (XVè-XVIè siécles) · Les royaumes Bambara de Ségou et du Kaarta ((XVIIè-XVIIIè
siécles) · l’Empire Toucouleur de El-Hadj Oumar TALL (XIXè siècle) · Le Royaune Sénoufo de
Sikasso (XIXè siècle).
L’avènement Colonial
La pénétration militaire française au Soudan (nom français de la région) a commencé vers 1880.
En 1863, Louis Faidherbe, mettant en branle son ambition de pénétration envoie cette même
année une mission de reconnaissance, la mission Quintin-Mage, puis une deuxième mission en
1879-1880, la mission Gallieni-Vallières auprès du roi de Ségou, Amadou Tall. La conquête du
Mali fut l’œuvre de Joseph Gallieni et Louis Faidherbe en 1880.
En tant que colonie du Soudan français, le Mali était administré avec d'autres territoires coloniaux français sous le nom de Fédération de l'Afrique occidentale française. Il faudra remarquer que la conquête malienne a connu quelques résistances celles de ’El hadj Omar, de Mamadou Lamine,Dramé et de Samori en 1857, quand bien même il y eut des échecs. La résistance au contrôle français n’a pris fin qu’en 1898, lorsque le guerrier Malinké Samory Touré a été vaincu après 7 ans de guerre.
La France su alors s’imposer en instaurant sur le territoire un système administratif direct qui lui
permit de procéder au découpage territorial du pays. C’est ainsi qu’en 1880, le pays s’appelait le
territoire du Haut fleuve, Soudan Français en 1890. Par décret du 18 aout 1890 Haut Sénégal ou
Moyen Niger en 1899, Sénégambie- Niger en 1902, Haut Sénégal- Niger en 1904, Soudan
Français en 1920. Ce nom sera conservé jusqu’en 1960 à l'indépendance. En 1895, la colonie du Soudan français est intégrée à l’Afrique-Occidentale-Française (A.-O.F.). La prise par l’armée
coloniale de Sikasso le 1er mai 1898 puis la capture de Samory Touré par le capitaine Henri
Gouraud en septembre de la même année marque la fin de la pénétration coloniale française.
Indépendance de la République du Mali
En janvier 1959, le Soudan a rejoint le Sénégal pour former la Fédération du Mali. Le 31 mars
1959, le Soudan français accède au statut d’autonomie interne et devient pleinement
indépendante au sein de la Communauté française le 20 juin 1960. La fédération s’est effondrée le 20 août 1960, lorsque le Sénégal a fait sécession. Le 22 septembre, le Soudan se proclame République du Mali et se retire de la Communauté française sous l’impulsion de Modibo Keita.
Le nom de Mali, ne vient pas par hasard, il fait écho à l’Empire du Mali, un des plus grands et
prospère de la région, qui a existé entre 1230 et 1545. Mais l’étymologie même du mot Mali n’est
pas clairement déterminée ; le mot Mali en langue bambara désigne l’hippopotame, animal
emblématique de la région, mais pourtant les habitants utilisent pour nommer leur contrée, le mot
Manden, “man” qui signifie le lamantin et “den” l’enfant. Ce qui oriente vers une deuxième piste,
celle des peuls qui ont depuis très longtemps occupé cette région. Ils appelaient les habitants du
Manden, les Malinkés, ce qui signifie ceux qui portent chance, et dont découlerait le nom de Mali.
GEOPOLITIQUE ET INTERDEPENDANCE
Doté d’une superficie de 1 240 190 kilomètres carrés, le Mali est le second plus grand pays
d’Afrique de l’Ouest, après le Niger. Faisant frontière avec la Mauritanie, l’Algérie, le Niger, le
Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Sénégal, le Mali est le 3ème plus grand pays
producteur d’or après le Ghana et l’Afrique du Sud.
Ses ressources naturelles notamment l’or uranium, diamants, cuivre, minerai de fer, pierres
précieuses, zinc, manganèse, bauxite, plomb, lithium, schiste bitumineux, marbre, gypse, kaolin,
phosphate, lignite, sel diatomé et sel gemme font sa fierté. Le Mali abrite également une faune
variée qui comprend des rhinocéros noirs, des lions d’Afrique, des crocodiles, des éléphants, des chameaux, des léopards, des girafes, des chimpanzés, des pythons et une variété d’oiseaux.
En effet, le lien entre guerre et enjeux économique constitue une véritable problématique des
interventions militaires dans les pays d’Afrique et n’épargne pas le cas malien. En effet,
considérée par les experts comme «espace charnière pour le transport du pétrole et du gaz», les
puissances étrangères y trouvent un intérêt plus qu’immense à intervenir au Mali afin de sécuriser
des intérêts économiques notamment liés à l’uranium. Aux yeux de nombreux Africains, la France
est intervenue dans le nord du Mali, principalement à partir de janvier 2013, afin de s’approprier un pétrole qui avait vainement été prospecté par les Algériens sans jamais donner lieu à des
découvertes en quantités suffisantes pour être commercialisables.
POLITIQUE ACTUELLE DE DÉVELOPPEMENT
Dans un contexte de crise sécuritaire sans précédent, le gouvernement du Mali est tout de même
orienté sur une trajectoire de développement. A travers son cadre stratégique de relance
économique et de développement durable, le Mali vise principalement à trouver une réponse
pertinente et proactive aux défis majeurs de développement.
Il prend en compte le redressement du déficit de gouvernance, d’un climat de paix et de sécurité et
le redressement du climat du vivre ensemble qui a toujours caractérisé la société malienne, et la
mise en place des conditions pour une transformation structurelle de l’économie et une croissance
forte et inclusive, la protection de l’environnement et la résilience au changement climatique, de
même que la valorisation du capital humain.
Ce cadre stratégique 2019-2023, intègre intégralement toutes les perspectives de l’Agenda 2030
des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et a pour vision: “Un Mali bien
gouverné, où le vivre ensemble harmonieux des différentes composantes de la société est
restauré, la paix consolidée et la sécurité collective et individuelle assurée dans l’unité, la cohésion
et la diversité, où le processus de création de richesse est inclusif et respectueux de
l’environnement et où le capital humain est valorisé au bénéfice notamment des jeunes et des
femmes”.
ODD 7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable.
Les objectifs quantifiés de la Politique Énergétique Nationale consistent à porter le taux
d’électrification rurale de 1% en 2005 à 12% en 2010 et 55% en 2015.
Le bilan énergétique du Mali révèle que la biomasse (bois et charbon de bois) représente environ
80% de la consommation énergétique nationale, les produits pétroliers 16%, l’électricité 3%, et
enfin les énergies renouvelables (autres que l’hydroélectricité) 1%. En ce qui concerne les
énergies traditionnelles, la ressource bois-énergie, principale ressource pour les besoins
énergétiques des ménages maliens, est issue du potentiel forestier dont la capacité est estimée à
près de 33 millions d’hectares avec un volume sur pied d’environ 520 millions de mètre cube (m3).
L’inventaire des énergies renouvelables révèle un potentiel quantitativement très significatif sur
l’ensemble du pays (avec cependant des disparités en fonction des sources d’énergies
renouvelables). Même si elles n’ont jamais été comptabilisées dans les bilans énergétiques, elles
pourraient avoisiner 3% de l’électricité conventionnelle produite (environ 12 MW). Cela est en-deçà
des objectifs chiffrés de la Politique Énergétique Nationale qui indiquent que la part des énergies
renouvelables dans la production nationale d’électricité devrait déjà atteindre 10% en 2015.
Les efforts destinés à assurer la couverture des besoins en énergie électrique des populations et
des activités socioéconomiques du Mali se sont poursuivis en 2016, principalement par le
renforcement des capacités de production, l’extension de réseaux, la promotion de l’électrification
en milieu rural et le développement des sources d’énergies renouvelables. La qualité du service
public de l’électricité a été améliorée grâce à la mise en service de : la centrale hydroélectrique de
Félou (60 MW), construite dans le cadre de l’OMVS, avec un apport de 27 MW en renforcement de
la capacité du système interconnecté national et la location d’une centrale thermique de 40 MW à Dakar au Sénégal qui contribueront à combler le déficit de production d’énergie électrique et
d’atténuer fortement le délestage.
Le Gouvernement du Mali est activement engagé à contribuer au développement durable du pays,
à travers la fourniture des services énergétiques accessibles au plus grand nombre de la
population à moindre coût et favorisant la promotion des activités socioéconomiques. Une
stratégie de promotion des énergies renouvelables a été élaborée dont l’objectif consiste à assurer
l’accès d’un plus grand nombre de la population à l’énergie propre capable de contribuer au
développement socioéconomique durable du pays. Conformément à la politique énergétique du
Mali, les Cibles urgentes pour l’Accès à l’Energie sont :
● En 2020•Taux d’électrification national 63,4% (urbain 90%, rural 52%)•34,3% de la population
a accès au Butane•44%de la population a accès aux équipements propres de cuisson
● En 2030•Taux d’électrification national 87% (urbain 100%, rural 81,5%)•62,5% de la population
a accès au Butane•82% de la population a accès aux équipements propres de cuisson•10 000
plateformes multifonctionnelles.
Par ailleurs l’adoption du Programme d’Urgence Sociale d’accès à l’Energie 2017-2020 par le
Gouvernement lors du Conseil des Ministres du 03 mai 2017 aura un impact positif sur le niveau
d’accès à l’énergie dans les trois prochaines années.
La startup Africa GreenTec à travers l’émission d’un emprunt obligataire de 10 millions d’euros à
financé la livraison et l’installation de conteneurs solaires mobiles au Mali afin d’assurer l’accès de
250 000 Maliens à une énergie propre, bon marché et fiable.
Cependant, il faut signaler que pour la satisfaction des besoins énergétiques du pays, d’importants
efforts restent à fournir pour remédier à l’insuffisance de financement dans le secteur en général et pour l’électrification rurale en particulier. En ce qui concerne l’électrification rurale, les principales difficultés se résument au manque de ressources propres devant permettre à l’Agence Malienne de l’Energie Domestique et de l’Electrification Rurale de conduire une politique souveraine d’investissement à destination de l’électrification rurale et de l’énergie domestique.