Histoire du Togo de la période précoloniale à l’indépendance
« Notre première tentative d’établir un protectorat [en Guinée], pour laquelle nous étions dûment
mandatés, s’était soldée par un échec lamentable. Nous devions pourtant en être très vite
consolés et dédommagés par une possibilité de hisser notre drapeau, celle-ci tout à fait
inattendue, sans mandat comme sans préparation, et pourtant réalisée dans la plus parfaite
sérénité. Ce fut à Baguida et à Lomé. Ce fut le Togo“, Max Buchner.
En 1880, le Togo actuel n’existe pas encore et a connu une histoire bien particulière.
Trois colonisations successives (allemande, anglaise et française) ont marqué l’histoire
de ce pays.
La présence allemande au Togo fut accidentelle et un pur hasard. En effet, c’est profitant de
concours de circonstances notamment commerciales que Gustav Nachtigal réussit à sceller
le sort du Togo à l’Allemagne. L’essor du commerce de l’huile de palme était très tôt perçu
par les Allemands comme une opportunité et les ports de Brême et d’Hambourg s’activent et
s’accroissent dans la région pour ainsi y jeter les bases d’une colonie. Par ailleurs en 1881,
s’installa un conflit entre les clans d’Adjigo et Lawson qui demandèrent respectivement le
protectorat français et la protection de la Grande Bretagne, mais ceci sans aucune suite.
Inquiets de l’ampleur des conflits à Aného, les commerçants allemands firent appel à leur
gouvernement. Le chancelier Bismarck, le 3 février 1884, prit la situation à bras le corps
avec le concours d’un navire de guerre et prit pour otages les chefs du clan Lawson.
S’attirant progressivement la sympathie des clans Lawson, ceux-ci demandèrent
officiellement le protectorat allemand. Bismarck autrefois opposé à des idées expansionnistes, décida de nommer Nachtigal « consul général impérial » avec pour mission
l’établissement de consulats allemands.
A Aného, à la suite de l’appel au secours des commerçants allemands de Lomé et de
Baguida, de même que les chefs traditionnels et prêtres de Bè et de Togoville, Nachtigal y vit
une opportunité et signa le 5 juillet 1884, sur la plage de Baguida un traité de protection de
l’Allemagne sur ce territoire qu’il baptisa « le Togo ». C’est dans cette succession de
circonstances opportunes que la côte togolaise, lors de la conférence de Berlin de 1885, fut
officiellement attribuée à l’Allemagne (Togoland).
Toutefois, la première guerre mondiale, remis en cause la domination allemande sur le Togo.
À la suite de la défaite des Allemands contre les vainqueurs Français et Britanniques, en
Août 1914 à Kamina, le Togo fut conquis et partagé de commun accord entre les deux
puissances. Les circonscriptions de Lomé, Missahohe et Kete-Kratchi revenaient aux Anglais
et celles d’Aného, Atakpamé, Sokodé et Mango aux Français. Au sud, la frontière suivait le
cours de Haho, laissant Agbodrafo, Notsé et Atakpamé aux français. Lomé, Tsévie et
Kpalimé revenaient aux Britanniques. Par ailleurs les Anglais gardaient la gestion de
l’ensemble du système ferroviaire, ainsi que du wharf et donc ipso facto des douanes. Les
revenus excédentaires issus de cette gestion étaient partagés entre les deux puissances. Le
Togo furent désormais administrés par deux gouvernements, et leurs drapeaux flottaient
sur le palais des gouverneurs au Togo. La présence allemande fut ainsi progressivement
éliminée du Togo. Les factoreries allemandes furent également louées à qui en voulait.
Naturellement, les puissantes compagnies anglaises de Gold Coast, prirent la part du lion
telles les firmes John-Holt, Millers, GB-Ollivant, etc…
La question de la réunification des deux Togo (britannique et français) commença à
alimenter la vie politique des deux territoires, qui, en Février 1958, se solda par la victoire
du Comité de l’Unité Togolaise. Mais ce n’est que le 27 Avril 1960 que l’indépendance pleine
et entière fut obtenue avec Sylvanus Olympio, père de l’indépendance du Togo. Il fut élu
Président en 1960 et assassiné en 1963. Nicolas Grunitzky, fut par la suite élu Président
mais renversé en 1967 par Gnassingbé Eyadéma. En 1979, Gnassigbé Eyadéma prit les
rênes du pays et mourut en 2005, laissant la Présidence à son Fils Faure Gnassingbé qui
dirige le pays depuis le 4 mai 2005, réélu en 2010,2015 et 2020.
Géopolitique et interdépendance du Togo
Pays d’Afrique de l’Ouest situé à l’Est par le Bénin, par le Ghana à l’ouest, le Burkina Faso
au Nord, au sud par le Golfe de Guinée, le Togo dispose d’une panoplie de richesse qui fait
sa fierté sur le plan géographique et participe à son développement. Le pays possède du
pétrole en offshore, du marbre, du fer du calcaire, de l’uranium, et un important gisement
de phosphate représentant environ 40% de ses exportations.
Le port autonome de Lomé, seul port en eau profonde de la sous-région ouest africaine
dispose aussi d’équipements et d’infrastructures modernes pour booster sa productivité face
à la compétitivité des ports d’Abidjan et de Dakar.
Compte tenu de sa position géographique, la politique commerciale du Togo est
prioritairement orientée vers ses voisins. En effet, Le pays promeut une coopération
économique et commerciale basée prioritairement sur l’intégration régionale. Le Togo
représente un pays de redistribution régionale en direction du Bénin, du Ghana, de la
Côte d’ivoire, du Nigéria, du Niger, du Mali, et du Burkina Faso. Concernant les
exportations, au sein de la CEDEAO, le Burkina Faso est le premier client du Togo (78,2
milliards XOF), suivi du Bénin (62,4 milliards) et du Ghana (33,1 milliards). Les
exportations du Pays concernent les produits du secteur minier (phosphate, fer,
calcaire et le marbre) avec une forte concentration sur le phosphate qui constitue le
principal produit de ces échanges. Dans l’espace UEMOA la production de phosphate
passe de 2.738.100 tonnes en 2018 contre 2.307.900 tonnes en 2017, soit une hausse
de 18,5%. Le café, le cacao et le palmier à huile figure sont en faible quantité dans la
ligne des produits d’exportation du pays.
Face à un monde en perpétuelle évolution démographique, politique, technologique et
économique, le Togo a fait le choix de tourner son économie vers de nouveaux horizons et
ainsi développer de nouvelles compétences nationales.
L’adoption de son Plan National de Développement (PND) qui s’inscrit dans le cadre de
l’Agenda 2030 des Nations Unies et dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine
entre dans la droite ligne de ce nouveau paradigme de développement.
Ce Plan de développement est décliné en trois axes stratégiques notamment la mise
en place d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre
dans la sous-région ouest africaine ; le Développement des pôles de transformation
agricole, manufacturiers et d’industries extractives; et la consolidation du
développement social et le renforcement les mécanismes d’inclusion.
Ce Plan national établit un juste équilibre entre les piliers économiques, sociaux et
environnementaux condition nécessaire au changement du paradigme de
développement envisagé.
ODD15 et le Togo
Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon
durable, gérer durablement les forêts lutter la désertification, enrayer et inverser le
processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité,
tel se décline l’ODD 15, Vie terrestre.
Pays côtier d’Afrique de l’Ouest, le Togo à l’instar d’autres pays du monde fait face
aux défis liés à la préservation des terres avec des conséquences de plus en plus
néfastes sur la population.
Compte tenu des engagements internationaux pris dans le domaine de
l’environnement, la République du Togo a fait de nombreux efforts d’intégration des
ODD dans les instruments nationaux de planification notamment à travers la finalisation
du Plan National de Développement qui couvre la période 2018-2022. Ainsi, la mise en
œuvre des ODD se fait dans le cadre de ce nouveau plan qui a pour objectif global de «
transformer structurellement l’économie pour une croissance forte, durable, résiliente,
inclusive, créatrice d’emplois décents et induisant l’amélioration du bien-être social ».
Dans le cadre de l’atteinte de l’ODD 15 par le Togo, en matière de gestion durable des forêts
et notamment dans le domaine du reboisement, 6.064 hectares de nouvelles plantations
domaniales ont été réalisées auxquelles il faut ajouter la restauration de 7.364 hectares de forêts et le reboisement de 1.060 hectares de nouvelles plantations communautaires. De
même, le Togo dispose d’un taux de couverture en ressources forestières de 24,24%.
Au nombre des actions gouvernementales d’atteinte de l’ODD15, en matière de la protection
des plantations, au total 45 047 hectares de plantations ont été protégées contre les feux de
végétation. Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie et plan d’action national pour
la biodiversité (SPANB), le Togo a lancé un vaste processus de délimitation et de sécurisation
de ses aires protégées avec une re-délimitation consensuelle avec les populations riveraines
de ces aires protégées ayant ainsi permis la sécurisation de 7,4 % du territoire.
Source:
https://sustainabledevelopment.un.org/content/documents/20209Togo_RAPPORT_DU_TO
GO_2018_VERSION_FINALE_ACTUALISEE.pdf
Outre les initiatives gouvernementales il convient aussi de mentionner l’initiative du
Consortium Femmes REDD+Togo, une plateforme de coordination qui rassemble des
organisations féminines engagées dans la gestion des ressources forestières. Cette
plateforme a initié en 2018 « une tournée de sensibilisation » dans 60 localités Togo pour la
promotion des gestes respectueux de la protection des forêts et la réduction du charbon de
bois.
Source:
https://www.reddtogo.tg/index.php/composantes/organisation-et-consultation/124-le-consortiu
m-femmes-redd-togo-est-en-campagne-de-sensibilisation