Le territoire actuellement connu sous le nom de Bénin est le résultat de la rencontre entre diverses civilisations d’Afrique de l’Ouest qui avaient fondé des royaumes très importants à leur arrivée sur ce territoire. Les plus connus de ces royaumes fondés à partir du 16ème siècle sont Allada,
Dahomey, Kétou, de Nikki, Xogbonou (Porto-Novo) et Savalou. Pendant la période précoloniale, le territoire était un mélange de plusieurs cultures et langues. Les peuples parlant l’éwé au sud étaient principalement localisés dans la ville de Tado (dans l’actuel Togo). Aux 16e et 17e siècles, l’État le plus puissant de cette région était le royaume d’Allada, mais aux 18e et 19e siècles, le Dahomey a pris sa place. Les Bariba au nord, un groupe très important de personnes, qui ont formé le royaume de Nikki, l’un des états les plus importants qui faisait partie d’une confédération comprenant d’autres états Bariba situés dans ce qui est aujourd’hui le Nigeria. Même s’ils n’ont pas été érigés en royaume, les Somba, faisaient également partie des états indépendants qui forment le territoire.
Période d’esclavage
Le territoire a été envahi par des étrangers à partir de l’an 1400. Les Portugais furent les premiers
à explorer la côte du Bénin en 1472 sans y faire de commerce jusqu’en 1553. Plus tard, au 17e siècle, les Hollandais, les Anglais, les Français et d’autres Européens ont manifesté leur intérêt pour le commerce des êtres humains. Connu sous le nom de commerce d’esclaves, il a pris de l’ampleur au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, lorsque la côte du Bénin a été envahie et plus particulièrement le royaume côtier de Ouidah, est devenue connu des Européens comme la « Côte des esclaves », et est resté élevé jusque dans les années 1840. Les esclaves exportés étaient principalement des captifs de guerre et provenaient de l’ensemble de la région du Bénin moderne. Au cours du 18e et du début du 19e siècle, le Dahomey était un important fournisseur d’esclaves pour le commerce transatlantique. Après l’abolition de l’esclavage au milieu du 19e siècle, le royaume du Dahomey a progressivement réorienté son économie vers l’agriculture d’exportation.
La conquête française
Au cours du XVIIe siècle, plusieurs des nations européennes engagées dans la traite atlantique des esclaves ont entretenu des comptoirs commerciaux dans la région du Dahomey pour asseoir leur intérêt colonial. Les Français ont été les premiers à construire une usine à Allada en 1670, mais ont déménagé à Ouidah en 1671et ont ensuite construit un fort (connu sous le nom de Fort Saint Louis) à Ouidah en 1704.
En 1842, le fort français de Ouidah a étendu ses activités en tant que base pour le nouveau commerce de l’huile de palme et en 1851, le gouvernement français a négocié un traité commercial avec le roi Ghezo du Dahomey. Par la suite, la crainte d’une préemption par l’expansion coloniale britannique a conduit à l’extension de la domination française officielle dans la région. Un protectorat a été brièvement établi sur le royaume de Porto-Novo en 1868 et a été définitivement rétabli en 1882.
Le roi Gbehanzin, qui avait succédé au trône dahoméen en 1889, a résisté à la revendication française de Cotonou, provoquant l’invasion et la conquête du Dahomey par les Français en 1892-1894. Gbehanzin est alors déporté et exilé, et le royaume du Dahomey devient un protectorat français.
A partir de 1904, le Dahomey fait partie de la fédération de l’Afrique occidentale française, sous l’autorité du gouverneur général du Sénégal.
Période d’indépendance
En 1946, le Dahomey est devenu un territoire d’outre-mer de la France. Il a été créé comme une république autonome au sein de la Communauté française en 1959 et a obtenu l’indépendance totale le 1er août 1960. Au cours de la période de décolonisation, le mouvement nationaliste au Dahomey
s’est fragmenté, avec l’émergence de trois partis politiques régionaux dirigés par
Sourou-Migan Apithy (président en 1964-65), Justin Ahomadégbé (1972) et Hubert Maga (1960-63 et 1970-72), tirant leur principal soutien respectivement de Porto-Novo,
Abomey et du Nord.
L’instabilité qui s’ensuit donne lieu à six coups d’État militaires réussis entre 1963 et 1972.
et des périodes de régime militaire en 1965-68 et 1969-70. Dans un dernier coup d’état militaire, le 26 octobre 1972, le pouvoir est pris par le Major (plus tard Général) Mathieu Kérékou. À partir de 1974, Kérékou a poursuivi une politique marxiste-léniniste, basée sur la nationalisation et la planification de l’économie par l’État.Le pays a été rebaptisé République populaire du Bénin en 1975.
La fin des années 1980 et le début des années 1990 ont été une période turbulente pour le Bénin.
En 1989, Kérékou a proclamé la fin du marxisme-léninisme et la Conférence nationale des forces vives, une réunion qui s’est tenue en février 1990 et qui a établi la démocratie comme la nouvelle idéologie de l’État, avec notamment la promulgation d’une nouvelle constitution en 1990 et la libéralisation de l’économie. De 1990 à ce jour, le Bénin a été dirigé par Mathieu Kerekou, Nicéphore Soglo, Boni Yayi et Patrice Talon (l’actuel président).
GÉOPOLITIQUE DE LA RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
Les principales ressources naturelles du Bénin se situent au niveau des principaux produits d’exportation du pays, à savoir le coton (qui représente plus de 40% du PIB du pays et environ 80% des exportations annuelles du pays), les noix de cajou, les fruits de mer et le beurre. L’or, les matériaux de construction, le fer, les phosphates, l’étain, le lithium, l’uranium, ainsi que nickel, rutile, zircon, calcaire, marbre, kaolin, sable siliceux, argile, le gravier, les pierres ornementales et le diamant sont également considérés comme faisant partie des ressources minières du pays.
Des gisements de fer titrant 46% et 52% ont été identifiés à Loumbou-Loumbou (266 millions de tonnes) dans le nord et à Madécali (240 millions de tonnes) dans le nord-est. Également dans le
nord-est et l’ouest du pays, ainsi que vers la région côtière du sud, le Bénin possède des gisements de phosphates. Celui situé à la frontière du Niger a une teneur moyenne de 25%. Aucun de ces
minéraux n’a été exploité jusqu’à présent. Les relations commerciales du Bénin sont principalement orientées vers l’Asie. En effet, en 2018, la valeur totale des exportations du Bangladesh, de l’Inde et du Vietnam, représentait 246,69 milliards de francs CFA, soit
54,78% des exportations du Bénin. En effet, les exportations du Bangladesh, premier partenaire du Bénin, sont estimées à 119,83 milliards de francs CFA (26,61% de la valeur totale des exportations) en 2018 contre 54,07 milliards de francs CFA un an plus tôt, suivi de l’Inde avec, 74,12 milliards de francs CFA en 2018 contre 44,53 milliards de francs CFA en 2017, soit une augmentation de 66,44%. En troisième position, la valeur des exportations avec le Vietnam est estimée à 52,74 milliards de francs CFA (59 694,01 tonnes) en 2018 contre 59,80 milliards de francs CFA (88 195,90 tonnes) l’année précédente. Les principaux produits sont le coton et la noix de cajou
en coque.
Même si les relations commerciales entre la France et le Bénin n’ont pas été aussi visibles ces dernières années, ce qui pourrait être perçu comme une absence de coopération profonde entre les deux pays. Il est important de souligner que les relations entre les deux pays sont très diversifiées et historiques et se reflètent dans une série d’accords et de traités de partenariat politique et depuis la rupture des liens coloniaux. Compte tenu de l’attrait du climat des affaires
des affaires au Bénin, il convient de noter qu’une quarantaine d’entreprises françaises sont établies au Bénin et principalement concentrées dans l’industrie agroalimentaire, la logistique, le bâtiment et les travaux publics.Cette relation franco-béninoise, même si elle suscite des interrogations de la part des citoyens, remonte à l’histoire.
Par ailleurs, avec ses institutions solides, la République du Bénin est un modèle de stabilité démocratique en Afrique sub-saharienne et dans le monde.
POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT ACTUELLE
La vision élaborée en 2000 par le gouvernement sur la base de Bénin Alafia 2025 est la suivante : « Le Bénin est, en 2025, un pays phare, bien gouverné, uni et pacifique, avec une économie prospère et compétitive, un rayonnement culturel et un bien-être social ».
Face à la persistance des défis majeurs qui continuent d’affecter le développement du Bénin,
le pouvoir actuel a mis en place le Programme d’Action du Gouvernement « Bénin Révélé »
dont l’objectif principal est de « Relancer de manière durable le développement économique et social du Bénin ». Afin d’être efficace en termes de résultats, ce Programme d’action est renforcé
par l’adoption en 2018 du Plan National de Développement (PND) 2018-2025 dont le défi majeur à relever est le développement du capital humain. Le Plan national intègre parfaitement les ODD et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Il prend comme domaine d’intervention : (i) le capital humain et le bien-être des populations ; (ii)
productivité et la compétitivité de l’économie ; (iii) l’environnement, le changement climatique et le
développement territorial, et (iv) la gouvernance. Le Bénin s’est résolument engagé dans un processus d’amélioration continue de ses progrès vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement continue de ses progrès vers l’atteinte des OMD à l’horizon 2030.
Dans cette dynamique et prenant acte des impératifs de la Déclaration politique des Chefs d’Etat lors du sommet sur les ODD en septembre 2019, le Gouvernement béninois s’engage à
faire de la prochaine décennie une décennie d’actions ambitieuses et accélérées, en redoublant d’efforts pour des progrès plus notables à travers l’élaboration d’un Cadre décennal d’actions pour
accélérer les ODD (CDA-ODD) en vue de revisiter les goulots d’étranglement et les problèmes majeurs liés à la mise en œuvre des ODD et d’identifier les mesures spécifiques ainsi que les projets et programmes d’investissement susceptibles d’avoir un impact significatif sur la mise en œuvre des ODD et de résoudre les problèmes récurrents qui y sont liés.
Le Bénin a décidé pour l’objectif stratégique de faire de l’agro-industrie, des services et du tourisme
le moteur d’une croissance économique forte, inclusive et durable dans le cadre d’une
gouvernance nationale et locale plus efficace en se concentrant sur le développement du capital humain et des infrastructures.
Le Plan national de développement (PND) 2018-2025 trace pour le Bénin une trajectoire pour l’économie nationale en atteignant une croissance économique forte, inclusive et durable d’environ
10 % en 2025 grâce à trois niveaux : (i) la diversification de la production agricole avec
soutien au développement des services (infrastructures rurales, logistique, innovations,
biotechnologies) ; (ii) la transformation agro-industrielle et le développement accru des services
(environnement des affaires, tourisme, transport logistique, numérique, innovations) ; et (iii) l’exportation des connaissances par les innovations et les biotechnologies.
La volonté du gouvernement de Patrice Talon d’explorer le sous-sol béninois en vue d’extraire les ressources pour booster le développement du pays est confirmée. Après le séminaire sur les
mines, carrières et pétrole, le chef de l’Etat travaille déjà à la mise en place des mécanismes de mise en œuvre de ses recommandations. Il s’agit notamment de l’amélioration de l’environnement institutionnel et des affaires, l’actualisation des codes minier et pétrolier, la bonne
gouvernance, la sécurisation des investissements par des fonds de garantie et le retour sur investissement. De nombreuses réformes entreprises par le gouvernement ont placé le pays en pole position pour attirer les investisseurs étrangers. Cela se traduit par l’afflux de sociétés étrangères qui explorent le sous-sol béninois.
SDG1 : PAS DE PAUVRETÉ
L’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes reste l’un des plus grands défis de l’humanité. Si le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué entre 1990 et 2015, une très grande partie de la population mondiale a encore du mal à satisfaire ses besoins fondamentaux.
Quelques 736 millions de personnes vivent avec moins de 1,90 dollar par jour (2015) ; et le nombre de personnes sans accès à une alimentation adéquate, à l’eau potable et à un assainissement décent reste bien trop élevé. L’ODD 1 vise donc à éradiquer la pauvreté en ciblant sept lignes.
Au Bénin, la proportion de la population ayant accès aux services sociaux de base n’était que de 24,3 % […] en 2018, contre 25,4 % en 2014 (enquête démographique et de santé (EDS) couvrant la
période 2017-2018). Face à ce niveau relativement bas sur divers indicateurs, le gouvernement du
Bénin a pris des mesures importantes pour inverser la tendance.
La création par décret n° 2019-008 du 9 janvier 2019 de l’Agence nationale de protection sociale qui est chargée, entre autres, de la gestion opérationnelle et de la supervision générale de l’Assurance pour le renforcement du Capital Humain à travers ses antennes départementales et unités communales a développé quatre services pour accompagner la population : L’assurance maladie, la formation, le microcrédit et la retraite.
Source : https://sgg.gouv.bj/doc/decret-2019-008/
Par ailleurs, plusieurs initiatives locales béninoises ont été mises en place pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population et participer ainsi à la lutte contre la pauvreté.
conditions de vie de la population et ainsi participer à la réduction progressive de la pauvreté.
Parmi elles, l’association SIN-DO vise à répondre aux besoins des femmes des communautés rurales vivant dans une extrême pauvreté. L’association aide les femmes à louer ou à acheter des terres grâce au microcrédit. Sur le site la commune de Zogbodomey, dans le Zou, au sud du Bénin, elles ont ainsi pu accéder à 42 hectares de terre pendant dix ans renouvelables. Ils peuvent cultiver du maïs, des arachides, des haricots, élever des animaux et pêcher. Grâce à ces revenus, les femmes peuvent mieux subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille et risquent moins de tomber dans les rangs des pauvres. Cela montre le souci et le travail de l’Etat béninois de sortir la population de la pauvreté et de contribuer ainsi à la réduction progressive de la pauvreté à l’horizon 2030. Bien que le climat social nécessite encore beaucoup d’efforts, le Bénin peut être fier de ses progrès. En effet, le pays a été classé en juillet 2020 pour la première fois parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
Source : http://www.ong-sindo.org/