Chaque année, le 8 Mars est l’occasion de célébrer la Journée internationale des droits des femmes. Une date de réflexion et de capitalisation des acquis sociaux, économiques et politiques de la lutte pour la promotion des femmes dans le monde. Le 8 mars est aussi, à bien des égards, une occasion pour se projeter dans l’avenir. A ce propos, pour l’édition 2021, Place for Africa est allé à la rencontre de plusieurs jeunes filles sur le continent africain. En leur donnant la parole, de Conakry à Libreville en passant par Cotonou et Ouagadougou, elles ont partagé au micro et face à la caméra de Place for Africa, la définition qu’elles se font de cette journée mais aussi de l’avenir dont elles rêvent pour les droits des femmes dans 30 ans, à l’horizon 2030
Le 08 Mars comme affirmation de soi
Au-delà de la normalisation festive autour de cette journée, pour les jeunes filles et femmes interrogées, cette journée doit être une date commémorative des acquis des femmes dans plusieurs secteurs. Elle doit être aussi un moment de mise au point de l’évolution normative en faveur des droits des femmes dans la société. Par conséquent, le panel invite à une réappropriation de cette journée afin de capitaliser les acquis requis pour aspirer à plus pour une majorité féminine face à une minorité masculine. Pour elles, le combat est loin d’être gagné car le patriarcat voit en l’autonomisation de la femme une sorte d’attaque aux valeurs dites traditionnelles, voire sociétales en Afrique.
Il serait injustifié de ne pas reconnaitre les efforts, quoique minimes, des gouvernants pour créer un corpus législatif et règlementaire pour l’épanouissement de la femme à travers son insertion socio-professionnelle et son épanouissement familial en Afrique. Tout de même, il y a encore des efforts à fournir au niveau de l’application de ces normes mais aussi des structures d’accompagnement pour le respect desdites normes. Pour nombre de nos intervenantes, la libération de la parole apparaît comme l’arme fatale. Il faut libérer la parole, accorder plus d’espace et de temps aux femmes car, comme le souligne Hadja Idrissa de Conakry en Guinée, “un seul jour ne pourrait suffire”. Afin d’aspirer non pas à un changement brutal face à un processus qui lentement a pris place, il faut commencer par étape à travers notamment, la mise en forme et en application d’une fabrique de déconstruction et de construction des mentalités pour installer un système de parité.
L’éducation comme pari gagnant pour l’autonomisation de la femme
L’aspiration des jeunes à changer mais aussi à accéder à des niveaux plus élevés de responsabilités à l’avenir reste et demeure leur leitmotiv. Il faut dépasser les barrières sociales et mentales, déconstruire une idée de stagnation et accompagner les jeunes femmes et filles à rêver grand. Pour cela, des efforts sont à faire dans le domaine de l’éducation et l’accompagnement de la jeune fille. Comme l’a si bien dit Fatoumata Timbonké Diallo de la Guinée lors de son interview, l’éducation n’est plus à présenter comme une chance. Dans la société pérenne, juste et équitable dont rêvent les jeunes filles, l’éducation occupe une place de choix et par conséquent, elle doit être une obligation et non une faveur accordée par certains à la jeune fille.
A travers cette richesse immatérielle, l’on peut s’accorder à juste titre d’y voir un moyen pour la jeune fille d’aujourd’hui et la femme de demain une passerelle de sortie pour son épanouissement mais également pour se sentir plus intégré et avoir un rôle majeur dans la société.
Texte par : NGo Mai kibassahak Cécile