Le droit universel premier conféré à l’humanité par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) reste l’égalité entre les hommes. Pour l’effectivité de cette égalité, des institutions à l’échelle mondiale telle que l’Organisation des Nations Unies y ont consacré des textes et conventions. Parmi ces conventions figure celle relative à la protection des personnes vivantes avec un handicap.
En effet, la Convention célèbre la diversité et la dignité humaine. Ce qu’elle affirme essentiellement, dans son préambule comme dans ses différents articles, c’est que les personnes vivantes avec un handicap sont fondées à jouir de la totalité des droits de l’homme et des libertés fondamentales sans discrimination. En interdisant la discrimination fondée sur le handicap et en disposant qu’il doit être procédé à des aménagements raisonnables pour garantir l’égalité avec les autres, la Convention encourage la pleine participation des personnes vivantes avec un handicap (PVaH) dans tous les domaines de la vie sur un même pied.
Mais, en dépit de ces dispositions juridiques auxquelles presque tous les états du monde ont adhéré, la situation des personnes vivant avec un handicap (PVaH) demeure une question préoccupante. Bien que l’article 29 de cette convention souligne la nécessité que les personnes vivant avec un handicap (PVaH) puissent effectivement et pleinement participer à la vie politique et publique ; cette catégorie est laissée de côté dans bon nombres de décisions publiques ou politiques des Etats en l’occurrence Africains. La conséquence d’un tel état de fait est la conception discriminatoire du handicap et la fragmentation des actions publiques excluant les PVaH. Dans plusieurs pays africains, 80 % des PVaH ne travaillent pas. Les employeurs pensent souvent que ces personnes n’ont pas les compétences ou sont dans l’incapacité de travailler (OIT). Lorsqu’une crise survient, les PVaH sont les grands invisibles oubliés et la plupart sont sans revenu fixe car stigmatisé dans la recherche d’emploi stable. Leur quotidien est fait de précarité résultant d’une double exclusion car handicapées et défavorisées par un système public qui leur offre peu d’accès aux services de base.
Au Bénin, souligne l’expert en RSE, Loukman Lanignan, « …quand une famille compte en son sein une PVaH, cela est considéré comme honteux. Si la famille reçoit des visites, le plus souvent, elle a tendance à cacher l’enfant en situation de handicap ». Cette conception discriminatoire et asservissante du handicap soumet les personnes qui vivent avec, à une extrême dépendance vis-à-vis des autres. Le cas échéant, celles-ci se trouvent souvent enclin à s’introvertir pour mieux s’adapter à la société. Chose qui est en parfaite contradiction avec les dispositions de la convention des Nations-unies sur les PVaH. Pour autant, dans cette catégorie sociale émerge de jeunes leaders qui ont évolué et impacté positivement leur communauté à travers leurs actes et initiatives d’inclusion des PVaH dans la vie politique, sociale, culturelle qu’entrepreneuriale. Ils se font dorénavant, porte-parole de ceux et celles ne pouvant plus supporter les stigmatisations de la société.
Ainsi, regrettant qu’une personne vivant avec un handicap soit encore vue comme un fardeau pour la société et sa famille, le jeune leader SALAHOU YEKINI Abdoul-Wahab a pris la résolution de faire de son quotidien, la promotion et l’épanouissement des personnes vivant avec un handicap au Bénin. Avec ce jeune leader, vivant avec un handicap physique sans complexe des stéréotypes de son environnement, nous allons aborder dans le cadre de cette interview, le parcours atypique d’une personne vivant avec un handicap au Bénin. Nous allons nous focaliser sur l’insertion professionnelle, l’implication dans la vie publique et les instances de prise de décision ainsi que sur engagement social de ces personnes pour l’amélioration de leurs conditions de vie au quotidien.
Texte par : Abdoul Boukari.