L’histoire a toujours retenu que de mauvais souvenirs sur les Noir.e.s en dépit des nombreuses réalisations qu’ils.elles accomplissent au quotidien dans leurs sociétés respectives. Mieux cette histoire est dominée par la conception eurocentrique qui met uniquement en avant la partie de l’histoire qui sert mieux les intérêts de cette conception au détriment des Noir.e.s eux.elles-même. En vue d’apporter une perspective diversifiée des narratifs sur les personnes noires, l’Académie Noire en partenariat avec ADNA for Agreement and Empowerment e.V. ont initié le Black History Month meets Black Academy in Mannheim le 1er avril passé de 11h-14h. Cet événement a été consacré à un storytelling et échange entre les afro-descendant(e)s à Mannheim et ceux et celles en ligne sur les défis de la visibilité des compétences des Noir.e.s et les luttes pour la déconstruction des récits/narratifs erronés sur l’histoire des noires.
En effet, cet espace d’échange et d’empowerment a permis à soixante-cinq (65) personnes noires présentes d’en apprendre plus sur les personnes noires qui ont marqué des changements historiques ou continue de le faire pour redorer le blason des compétences et expertises des Noir.e.s tant sur le plan social, politique, culturel qu’économique. Tout d’abord, les participant.e.s ont eu l’opportunité de partager avec l’assistance les personnalités modèles qui les inspirent à l’image d’Angélique KIDJO, Frederick Douglass, Nelson Mandela, Miriam Makeba, Reckya Madougou, H. Malatsi Siwa, Nathalie Yamb, Unity Dow…etc. Il en ressort des échanges que le point commun entre ces différentes personnalités est la lutte. La lutte pour l’émancipation des personnes noires contre les discriminations, l’expression de leur identité comme une fierté et la visibilité de leurs compétences comme solution aux défis tant nationaux que mondiaux.
A cette suite, un brainstorming a permis de réfléchir sur les raisons de la faible visibilité des compétences des personnes noires en Allemagne et dans le monde. Entre autres, il a été évoqué comme raisons : les discriminations raciales, les structures de pouvoir, les continuités coloniales, le manque d’organisation et d’engagement entre les afro-descendant.e.s eux-mêmes et la sous valorisation du savoir-faire des afro-descendant.e.s.
Pour inspirer les participant.e.s à s’engager pour des changements historiques face à ces maux, les expériences et parcours de Mme Ngo Bigda Sylvie Paulette ont édifié davantage les participant.e.s. En effet, immigrée en Allemagne à l’âge de 10 ans, Sylvie Paulette a réussi à gravir les échelons pour devenir aujourd’hui consultante experte sur les sujets d’ouverture interculturelle dans la politique; la gestion de projets et l’interprétation en allemand, anglais et français. En tant que jeune noire, les participant.e.s ont réfléchi à comment contribuer individuellement et collectivement pour rendre visibles les compétences des personnes noires. En résumé les solutions ci-dessous ont été présenté à l’issue des travaux de groupe :
- promouvoir la culture et le développement des langues africaines par leur emploi lors des grands événements nationaux et internationaux;
- développer des multinationales de communication exclusive sur les initiatives des Noire.s;
- donner de la visibilité aux petites initiatives locales pour impulser les changements à l’échelle locale;
- créer des consortiums et fonds d’investissement sur les initiatives des Noires;
- multiplier les espaces de réflexion et formation des jeunes élites modèles Noir.e.s à l’appropriation de leur culture et histoire, la confiance en soi et l’entrepreneuriat ;
- mettre en place des réseaux de promotion des compétences des Noir.e.s et les cadres formels de plaidoyer pour la défense de leur mieux-être.
- Initier des programmes de renforcement des capacités des femmes et soutien à la réduction des inégalités à l’encontre des femmes noires.
A ces différentes solutions présentées; les axes chronologiques pour développer les compétences dans son domaine de passion ont été partagés par Sylvie Paulette avec les participant.e.s. Les échanges ont été achevés par une séance de réseautage entre les participant.e.s aussi bien en ligne qu’en présentiel. En somme, la mise en lumière des compétences des Noir.e.s doit être le seul remède aux maux des personnes Noires.
par Abdoul Boukari et Cécile Ngo Maï