Dans le souci d’accompagner les jeunes dans leur insertion professionnelle, l’ONG Nukɔ̀n et ses partenaires ont organisé le Samedi 28 août 2021 une Table Ronde d’Orientation sur le thème : « Les métiers artisanaux : Possibilité d’insertion professionnelle des jeunes scolarisés et déscolarisés dans le département des Collines ». Cet événement a été l’occasion pour les participants d’échanger avec des spécialistes et représentants d´association d´artisan(e)s sur les nombreuses opportunités qu’offre ledit domaine. A l’issue des différentes interventions, il s’est avéré que l’artisanat est un secteur porteur qui peut sans doute permettre le renforcement du capital humain au niveau de la jeunesse béninoise quel que soit le statut social ou le niveau d’instruction.
Intervention 1: Expériences dans le milieu de l’artisanat et vision pour l’emploi des jeunes.
Leonard AROUKO : Artisan Couturier, Responsable du Centre de formation de Couture ‘’Grâce Divine’’ à Kpataba
Parmi les personnes qui sont passées dans le centre de formation ”Grâce divine” il y a à la fois des personnes ayant une formation scolaire avancée et d’autres qui n’en ont pas du tout.
“Les métiers de l’artisanat sont des métiers passionnants, nécessaires et peuvent pleinement nourrir l’artisan qui s’adonne bien à son travail”. Telle est l’essentiel qu’il faut retenir de l’intervention du Sieur Léonard AROUKO, Responsable du Centre de formation de Couture ‘’Grâce Divine’’ à Kpataba. L’ invité de marque du haut de ses 26 ans d’expériences n’a pas du tout manqué de mots pour faire l’ éloge de son travail. Bien qu’ il ait choisi de s’intéresser à ce métier par un fait du hasard, il s’est cependant bien concentré sur son apprentissage et avec le temps il a développé un grand amour qui fait de lui l’un des plus grands couturiers de la Commune de Savalou. Cet amour pour le metier il le partage aussi avec sa femme qui elle aussi est une couturière de renom. Ainsi le couple de couturier(e) contribue depuis des années à la formation de plusieurs dizaines de jeunes filles et de jeunes garçons. Certaines de leurs filleules exercent à Kpataba, mais la majorité sont dans les villages, arrondissements et communes environnantes et perpétuent la tradition de la couture homme et dame.
Parmi les personnes qui sont passées dans le centre de formation ”Grâce divine” il y a à la fois des personnes ayant une formation scolaire avancée et d’autres qui n’en ont pas du tout. Cette diversité au niveau des personnes se faisant former, rappelle Monsieur AROUKO, fait de l’apprentissage des métiers, une opportunité ouverte à toutes les personnes. Qu’elles soient scolarisées ou non. Les métiers de l’artisanat ont été et continuent d’être une porte vers un avenir professionnel pour les jeunes. Selon Monsieur AROUKO, il est plus que jamais urgent que les jeunes commencent par s´intéresser à ces métiers pour s’assurer un avenir meilleur. Il lance aussi par la même occasion un appel aux autorités pour faciliter et accompagner la formation des jeunes dans ces métiers. C’est aussi pour lui une occasion de solliciter le soutien des autorités à divers niveaux pour l’accompagnement et le soutien aux maîtres artisans dans leur travail d’éducation, de formation et de socialisation de la jeunesse.
Intervention 2: Choisir un métier artisanal après un “long” cursus académique : Comment cela est-il perçu ?
Diplômé en Comptabilité et Gestion à l’Ecole National d’Economie Appliquée et de Management (ENEAM) à l’Université d’Abomey-Calavi, Monsieur Enock AZONHATIN est promoteur du centre de formation de vitrerie ‘’Divino-Alu-Système’’. A l’occasion de cette Table Ronde, l’acteur a entretenu les participants sur ce qui explique son orientation de l’université vers un métier d’art manuel après de longues années d’études. Se basant sur ses propres expériences, Monsieur Enock AZONHATIN exprime la nécessité pour les jeunes de compléter à leurs formations académiques des formations parascolaires dans un domaine pratique. Car, au regard des nouvelles mutations économiques, les jeunes doivent mousser leurs aptitudes à l’emploi et élargir leurs connaissances dans d’autres domaines pour être compétitif sur le marché de l’emploi. Il souligne notamment que le secteur de l’artisanat n’est pas seulement réservé aux refus de l’école tel qu’ inscrit dans l’imaginaire des Béninois. Mais plutôt une porte de sortie pour toute personne ayant la volonté et capable de créer, d’innover et de valoriser le métier. Ainsi, il lance un appel aux jeunes en ces termes : « Je vais finir par demander à mes frères d’identifier leurs passions et de ne pas hésiter à se lancer dans les métiers d’art manuel. Il n’y a pas de sots métiers dit-on ».
Enock AZONHATIN : Artisan Vitrier, Responsable du Centre de formation de Vitrerie ‘’Divino-Alu-Système’’ à Abomey-Calavi
Je vais finir par demander à mes frères d’identifier leurs passions et de ne pas hésiter à se lancer dans les métiers d’art manuel. Il n’y a pas de sots métiers dit-on
Intervention 3: Législation en matière de l’apprentissage des métiers de l´artisanat : Comment les formations sont-elles organisées ?
- Marius HOUNDONOUGBO : Président du Collectif des Associations des Artisans de Savalou (CAAS)
Au cours de cet événement, le Président du Collectif des Associations des Artisans de Savalou explique l’avantage pour un jeune scolarisé d’apprendre un métier artisanal. Il s’exprime en ces termes : « c’est bon d’aller à l’école car le métier de l’artisanat regorge beaucoup d’avantages. Mais sachez que cela constitue encore un double avantage pour quelqu’un qui a été à l’école ». Ensuite, Monsieur Marius HOUNDONOUGBO informe les participants sur les différentes lois qui régissent le domaine de l’artisanat ainsi que les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour réformer le système de formation dans le secteur de l´artisanat. Il pense néanmoins que les politiques publiques peuvent toujours mieux faire tout en créant des écoles ou centres de formation dans les villes et notamment dans la commune de Savalou. Ces centres de formation vont permettre de former les jeunes scolarisés ou non dans de meilleures conditions. Ainsi les jeunes seront bien accompagnés soit dans leur reconversion soit dans l’amélioration de leurs potentialités.
Le renforcement du capital humain, c’est avant tout la formation et le perfectionnement de la jeunesse, fer de lance du développement de nos villes et campagnes.
Texte par : Eman Akpovi (Cellule de Communication ONG Nukɔ̀n)